đŸ‡«đŸ‡· Charlie Hebdo accusĂ© de racisme et d’antisĂ©mitisme par LFI aprĂšs un dessin sur DaniĂšle Obono

đŸ‡«đŸ‡· Charlie Hebdo accusĂ© de racisme et d’antisĂ©mitisme par LFI aprĂšs un dessin sur DaniĂšle Obono

La France Insoumise accuse Charlie Hebdo de racisme et d’antisĂ©mitisme aprĂšs une caricature de sa dĂ©putĂ©e DaniĂšle Obono, au centre d’une polĂ©mique depuis plusieurs jours aprĂšs ses propos sur le Hamas. Des dĂ©clarations qui lui ont par ailleurs valu un signalement du ministre de l’IntĂ©rieur GĂ©rald Darmanin pour “apologie du terrorisme”.

“Gaza/IsraĂ«l, la paix, c’est possible! La France Ă©change Obono contre les otages israĂ©liens”, Ă©crit le dessinateur FĂ©lix sur un dessin reprĂ©sentant la dĂ©putĂ©e insoumise et des otages israĂ©liens. Cette caricature a fait bondir Mathilde Panot, prĂ©sidente du groupe LFI Ă  l’AssemblĂ©e nationale: “À gerber! Le dessin de Charlie Hebdo se la joue ‘temps bĂ©ni des colonies’, et signe tranquillement le retour des caricatures racistes et antisĂ©mites. (…) On vous gĂȘne pas, les racistes?”, a-t-elle rĂ©agi sur X.

Son collĂšgue Manuel Bompard, coordinateur du parti, a lui aussi dĂ©noncĂ© le “racisme” et l’“antisĂ©mitisme” du journal satirique. D’autres Ă©lus du parti de Jean-Luc MĂ©lenchon, moins en vue, ont Ă©galement rĂ©agi avec dĂ©goĂ»t sur les rĂ©seaux sociaux. Des membres d’Europe-Écologie-Les Verts (EELV), toujours alliĂ© de LFI dans la Nupes (voir encadrĂ© ci-dessous), ont qualifiĂ© le dessin de FĂ©lix d’“infĂąme” et de “dĂ©gueulasse”.

Pour rappel, Danielle Obono avait crĂ©Ă© la polĂ©mique en dĂ©but de semaine en qualifiant le Hamas de “mouvement de rĂ©sistance” lors d’une interview sur Sud Radio face Ă  Jean-Jacques Bourdin. Son parti, Jean-Luc MĂ©lenchon en tĂȘte, est sous le feu des critiques depuis l’attaque du Hamas sur IsraĂ«l le 7 octobre dernier et la reprise du conflit au Proche-Orient pour son refus de ne pas qualifier l’organisation islamiste de “terroriste”.

“Impasse”, “chaos”, “moratoire”: la Nupes a-t-elle passĂ© l’arme Ă  gauche?

La guerre entre le Hamas et IsraĂ«l a replongĂ© la gauche française dans une crise profonde. DĂ©chirĂ©s sur leurs valeurs, les partis de la Nupes s’accusent mutuellement de rompre leur fragile union. Mais le point de non-retour a-t-il Ă©tĂ© franchi? Les socialistes ont-ils rompu l’alliance?

C’est ce qu’ont affirmĂ© Jean-Luc MĂ©lenchon et sa garde rapprochĂ©e mardi, aprĂšs la charge d’Olivier Faure contre le leader Insoumis qui “ne peut plus incarne(r) la gauche”. Mais le premier secrĂ©taire du parti socialiste n’a pas demandĂ© Ă  son conseil national une sortie dĂ©finitive de la Nupes, seulement un “moratoire”.

Par cette rĂ©solution, adoptĂ©e de justesse (54%), le PS a donc dĂ©cidĂ© de suspendre “sa participation aux travaux de la Nupes”, dans l’attente de “la construction d’un nouveau cadre commun”. Un pis-aller pour les opposants internes comme le patron des sĂ©nateurs socialistes Patrick Kanner, qui aurait prĂ©fĂ©rĂ© “une suspension claire et nette”.

En pratique, les dĂ©putĂ©s PS appliqueront la politique de la chaise vide Ă  “l’intergroupe” mis en place Ă  l’AssemblĂ©e nationale avec leurs alliĂ©s. Leur chef de file Boris Vallaud Ă©tait d’ailleurs absent Ă  la derniĂšre rĂ©union mardi.

Le PC et les Verts sont-ils encore dans l’union?

Les trois autres membres de la coalition Ă©taient en revanche bien prĂ©sents autour de la table de “l’intergroupe”. Y compris les communistes, qui ont pourtant eux aussi votĂ© une rĂ©solution dimanche appelant Ă  “un nouveau type d’union”.

Mais, bien que ce texte – votĂ© par une Ă©crasante majoritĂ© (93%) de leur conseil national – affirme que la Nupes “est devenue une impasse”, le PCF n’a pas choisi d’en sortir. Ce malgrĂ© les invectives entre son leader Fabien Roussel et les dirigeants de la France insoumise.

Mardi, le dĂ©putĂ© PCF SĂ©bastien Jumel a soulignĂ© l’autonomie du groupe communiste Ă  l’AssemblĂ©e (GDR) vis-Ă -vis du parti. “Nous considĂ©rons qu’il faut maintenir le lien nĂ©cessaire pour (
) travailler les chemins d’un combat commun”, a-t-il dit Ă  la presse.

Les Ă©cologistes de l’AssemblĂ©e se sont eux aussi attachĂ©s Ă  faire redescendre la pression. Mais “il faut qu’on change quelque chose”, a reconnu leur cheffe de file Cyrielle Chatelain, qui “refuse” de perpĂ©tuer un intergroupe amputĂ© d’un seul de ses membres, car “la Nupes c’est quatre groupes”.

Le sien, dans une lettre aux “151 dĂ©putĂ©s de la Nupes”, les exhorte “au sursaut pour Ă©viter le chaos” et propose d’instaurer “une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l’ensemble des dĂ©putĂ©s de gauche et Ă©cologistes” pour Ă©tablir leurs “positions communes”.

Les insoumis restent-ils soudés derriÚre Mélenchon?

Le premier cercle fait bloc autour du chef. Le coordinateur de LFI Manuel Bompard et la patronne des dĂ©putĂ©s insoumis Mathilde Panot ont Ă©tĂ© parmi les premiers Ă  relayer la parole de Jean-Luc MĂ©lenchon, accusant eux aussi Olivier Faure de “rompre” la Nupes.

DĂ©jĂ  aux premiĂšres heures de l’attaque du Hamas, quand leur leader expliquait que “la violence ne produit et ne reproduit qu’elle-mĂȘme”, certains avaient aussitĂŽt embrayĂ©, Ă  l’instar de la dĂ©putĂ©e Ersilia Soudais affirmant que “la haine attire la haine” ou de son collĂšgue Louis Boyard dĂ©nonçant “la colonisation et les exactions en Palestine”.

Mais plusieurs insoumis “frondeurs”, comme Jean-François Ruffin ou ClĂ©mentine Autain, ont pris leurs distances avec le refus de Jean-Luc MĂ©lenchon et ses proches de dĂ©signer comme “terroriste” le mouvement islamiste.

Malaise aggravĂ© par les dĂ©clarations de la dĂ©putĂ©e DaniĂšle Obono qualifiant le Hamas de “groupe politique” qui “rĂ©siste Ă  une occupation”. Des propos qui lui ont valu un signalement du ministre de l’IntĂ©rieur GĂ©rald Darmanin pour “apologie du terrorisme”.

“Le Hamas n’est PAS un mouvement de rĂ©sistance”, a Ă©crit sur X le dĂ©putĂ© Alexis CorbiĂšre, relayĂ© par François Ruffin.

Des voix discordantes qui font nĂ©anmoins le choix de rester ancrĂ©es dans leur parti. “Il faut crĂ©er une perspective politique”, assure sous couvert d’anonymat un dĂ©putĂ© qui ne veut pas faire aux nouveaux fidĂšles de Jean-Luc MĂ©lenchon “le cadeau de partir”.

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