đȘđș UE: un accord trouvĂ© sur la relocalisation des demandeurs dâasile

Une « large majoritĂ© » de pays europĂ©ens se sont mis dâaccord vendredi pour permettre la relocalisation de demandeurs d’asile, aujourdâhui bloquĂ©s dans les pays dâarrivĂ©e comme l’Italie, la GrĂšce ou lâEspagne. Lâaccord avalisĂ© au niveau ministĂ©riel est basĂ© sur le volontariat et doit permettre dans un premier temps Ă 10 000 personnes de sortir des « hotspots » et autres centres dâaccueil des pays mĂ©diterranĂ©ens, en contrepartie dâun durcissement des contrĂŽles aux frontiĂšres.
Face Ă lâabsence complĂšte dâavancĂ©e sur le Pacte asile et migration annoncĂ© en grande pompe par la Commission europĂ©enne en 2020, le principe agréé par les ministres est une avancĂ©e. Plus dâune dizaine de pays sont favorables Ă des relocalisations de demandeurs d’asile, selon le ministre français de lâIntĂ©rieur GĂ©rard Darmanin qui sâexprimait juste avant la rĂ©union avec ses homologues vendredi Ă Luxembourg et dont la France exerce la prĂ©sidence du Conseil de l’UE jusqu’Ă fin juin. Une « plateforme de solidaritĂ© » se rĂ©unira dans les prochains jours pour concrĂ©tiser l’accord et recueillir les engagements chiffrĂ©s des Ătats, a prĂ©cisĂ© GĂ©rald Darmanin.
La proposition française prĂ©voit que les membres de l’UE et de l’espace Schengen qui ne sont pas volontaires pour des relocalisations de demandeurs d’asile depuis les Ătats mĂ©diterranĂ©ens (Italie, Espagne, GrĂšce, Malte ou Chypre) s’engagent Ă apporter Ă ces pays une contribution financiĂšre ou d’une autre nature (du personnel pour la gestion des frontiĂšres par exemple). D’autres, Ă lâinstar de l’Autriche, en rĂ©cusent tout simplement le principe.
Un mécanisme de solidarité temporaire et non contraignant
Ce « mĂ©canisme de solidaritĂ© » est dĂ©fendu depuis des annĂ©es par la France. Il permet en contrepartie de renforcer le contrĂŽle des frontiĂšres extĂ©rieures. Il prĂ©voit Ă©galement lâĂ©largissement de la base de donnĂ©es biomĂ©triques des demandeurs d’asile, Eurodac, et un nouveau systĂšme de filtrage obligatoire Ă lâarrivĂ©e d’un demandeur d’asile dans l’UE.
Ces derniĂšres mesures sâappliqueront Ă lâensemble des Ătats membres. Mais le mĂ©canisme de solidaritĂ©, lui, est temporaire et il nâest pas contraignant juridiquement.
Dâautres solutions dâaccueil sont Ă lâĂ©tude dans certains pays europĂ©ens, comme celle des couloirs humanitaires, un mĂ©canisme dĂ©jĂ opĂ©rationnel en Italie.
Les pays de lâUE divisĂ©s sur la rĂ©forme des rĂšgles dâasile
La rĂ©forme des rĂšgles d’asile dans l’UE est paralysĂ©e depuis 2015 par les divisions: certains Ătats, notamment dans lâest et le centre de l’Europe, sont hostiles Ă toute relocalisation.
Les Ătats du sud demandent pour leur part une meilleure rĂ©partition de l’effort d’accueil, alors que le rĂšglement Dublin confie au pays par lequel un demandeur d’asile est entrĂ© dans l’UE l’examen de sa demande.
RFI