🇨🇳 La Chine répond à Trump en imposant des droits de douane sur le charbon, le gaz et le pétrole américains

🇨🇳 La Chine répond à Trump en imposant des droits de douane sur le charbon, le gaz et le pétrole américains

La Chine a annoncé mardi qu’elle allait imposer des droits de douane de 15% sur les importations de charbon et de gaz naturel liquéfié (GNL) américains, durcissant sa position dans le bras de fer commercial engagé par Donald Trump.

Par ailleurs, des taxes douanières de 10% seront infligées aux importations de pétrole américain et à d’autres catégories de biens venant des États-Unis: machines agricoles, véhicules de sports de grosse cylindrée et camionnettes, a ajouté le ministère des Finances. Les nouveaux droits de douane doivent entrer en vigueur le 10 février.

Ces annonces de Pékin sont une réplique immédiate à l’entrée en vigueur, mardi à 03h00 (heure belge), d’une augmentation de 10% par les États-Unis des droits de douane américains sur l’ensemble des produits importés de Chine. Ces annonces chinoises interviennent par ailleurs en amont d’une possible discussion imminente entre le président chinois Xi Jinping et son homologue américain Donald Trump.

Ces taxes américaines promulguées par Donald Trump “violent gravement les règles de l’Organisation mondiale du commerce, ne font rien pour résoudre les propres problèmes (des États-Unis) et perturbe la coopération économique et commerciale normale” entre les deux pays, a insisté le ministère chinois.

Le pays a d’ailleurs déposé plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). “La Chine, pour défendre ses droits légitimes, a déposé une plainte sur les droits de douane américains devant le mécanisme de règlement des différends de l’Organisation mondiale du commerce”, a précisé dans un communiqué le ministère chinois du Commerce.

Accords avec le Mexique et le Canada

Le président américain a officialisé samedi une hausse drastique des droits de douane sur les produits provenant du Canada et du Mexique, ainsi que des droits supplémentaires ciblant les produits chinois.

Donald Trump affirme vouloir forcer ces trois pays à agir pour diminuer le trafic de fentanyl, un opioïde responsable d’une grave crise sanitaire aux États-Unis, et résoudre une balance commerciale américaine lourdement déficitaire avec ces pays. Pékin nie toute passivité sur le dossier du fentanyl, et affirme ne pas “chercher” sciemment un excédent commercial.

Washington a finalement suspendu pour un mois son projet d’imposition de droits de douane au Canada et au Mexique après que les deux pays se sont entendus avec Donald Trump pour renforcer leurs contrôles aux frontières.

Le Mexique s’est notamment engagé à envoyer 10.000 soldats supplémentaires à la frontière avec les États-Unis afin de lutter contre la migration illégale. Le Canada a lui promis de nommer un responsable entièrement dédié à la lutte contre le trafic de fentanyl, de lancer une force d’intervention conjointe avec les États-Unis contre le crime organisé et d’inscrire les cartels mexicains sur sa liste des organisations terroristes.

“Calmer les esprits”

Donald Trump, qui a déclaré à de nombreuses reprises que “tariff” (droit de douane) était l’un des plus beaux mots du dictionnaire, y a recours comme une arme de négociation pour obtenir des concessions politiques. La tension était particulièrement vive au Canada, que M. Trump aimerait voir devenir le 51e Etat américain.

M. Trudeau avait encouragé les Canadiens à acheter des produits locaux et à passer leurs vacances sur le sol national, et des listes de produits américains à boycotter circulent largement. Le compromis annoncé a convaincu la province de l’Ontario, poumon économique du Canada, à renoncer lundi soir à bannir les entreprises américaines des contrats publics.

“Nous avons temporairement évité des droits de douane qui auraient gravement endommagé notre économie, donnant du temps aux négociations et pour permettre aux esprits de se calmer”, a déclaré Doug Ford, le Premier ministre de l’Ontario.

Le Mexique, le Canada et la Chine sont les principaux partenaires commerciaux des États-Unis et représentent au total plus de 40% des importations du pays. Lundi, le conseiller économique de la Maison Blanche Kevin Hassett a indiqué sur CNBC que la question n’est pas celle d’une guerre commerciale, mais d’une “guerre contre la drogue”.

La production de précurseurs chimiques du fentanyl en Chine, ensuite utilisés par les cartels mexicains pour fabriquer cet opioïde de synthèse meurtrier, est un phénomène bien documenté. En revanche, le rôle du Canada dans ce trafic est extrêmement limité. Selon les chiffres officiels des services frontaliers américains, moins de 1% du fentanyl saisi aux États-Unis l’année dernière est arrivé du Canada.

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