🇧🇪 Après avoir fait faillite, cet ancien politicien vit dans une tente: « Cela démontre les failles du système”

🇧🇪 Après avoir fait faillite, cet ancien politicien vit dans une tente: « Cela démontre les failles du système”

Pas un week-end de festival, mais son quotidien. Björn Verhaeghe vit dans une tente installée à proximité d’un canal à Emelgembrug (Izegem). L’ancien membre de l’Open Vld s’est retrouvé à la rue après une faillite et un conflit ouvert avec son propriétaire. 

Pendant seize ans, Björn a dirigé sa propre entreprise d’aménagement et d’entretien de jardins. “J’ai dû fermer en mai”, confie-t-il à nos confrères de Het Laaste Nieuws. “Les affaires étaient mauvaises et on m’a conseillé de déposer le bilan, ce qui s’assimile également à une faillite personnelle. Pour pouvoir payer les dettes, mes biens ont été saisis.”

“Depuis, je suis sans abri et je campe depuis trois semaines dans une tente le long du canal près d’Emelgembrug”, explique Björn. Ancien pensionnaire de l’Open Vld, il s’est également investi auprès du parti indépendant ViZie, mais à part une liste de cartel avec Groen, il n’a jamais vraiment décollé.

 “Je suis allé demander conseil aux services sociaux et du logement d’Izegem, mais ils m’ont dit qu’ils ne pourraient m’aider qu’au début du mois de septembre. Apparemment, il n’y a pas assez de logements de crise disponibles, alors je me suis réfugié dans cette tente. Je suis également sur la liste d’attente pour un logement social, mais cela pourrait prendre plus de temps.

© Maxime Petit

“Je suis seul et je ne fais de mal à personne”

Björn ne veut pas frapper à la porte de sa famille ou de ses amis. “Mes parents ont un certain âge et il y a aussi un sentiment de honte”, admet-il. “D’autres proches ont une famille que je ne veux pas déranger. Ici, le long du canal, je suis seul et je ne fais de mal à personne. Je le vois aussi comme une sorte de symbole. Voici à quoi ressemble Izegem en 2022. S’ils ne peuvent pas m’aider immédiatement, c’est un signe qu’il y a des failles dans le système. J’apprécie leur aide, mais j’ai l’impression qu’ils atteignent leurs limites.” 

L’échevin Tom Verbeke (N-VA), responsable du département logement, explique qu’au départ, il n’y avait pas de logement de crise pour Björn car il n’y avait tout simplement pas droit. “Comme aucun loyer n’a été payé pour sa maison, une procédure d’expulsion a été lancée par le propriétaire”, avance-t-il. 

 “En tant que service du logement, nous réunissons d’abord les deux parties dans l’espoir de trouver une solution (…) Une telle procédure peut prendre plusieurs mois et cela ne suffit pas en soi pour avoir droit à un logement de crise. C’est le cas pour les victimes de violence domestique ou d’incendie, par exemple. » 

Logement de crise occupé

“ L’une de nos 14 maisons de crises vient récemment de se libérer et il pourra bientôt y emménager. Compte tenu de sa situation actuelle, il y est désormais éligible”, annonce l’échevin. Son problème de logement temporaire est résolu, mais nous continuerons bien sûr à l’aider à trouver un logement permanent et à le guider dans d’autres domaines pour le remettre sur le droit chemin.”

© Maxime Petit

Accueil de nuit

Selon la ville, Björn peut également s’inscrire dans le centre de nuit pour sans-abri de Courtrai ou de Roulers, explique l’échevin des Affaires sociales Ann Van Essche (CD&V). “Je ne veux pas y avoir recours pour permettre à d’autres personnes qui en ont peut-être plus besoin que moi d’avoir un toit”, assure Björn, qui confirme qu’il va bientôt rencontrer à nouveau le service du logement.

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