Moselle : une ville censurée par Facebook à cause… de son nom !

Moselle : une ville censurée par Facebook à cause… de son nom !

La page de Bitche a été censurée par l’algorithme du réseau social… qui l’a confondue avec une insulte anglaise, rapporte Radio Mélodie. Elle vient d’être republiée.

L’histoire a de quoi faire sourire tout le monde… enfin presque. La commune de Bitche, près de Sarreguemines en Moselle, a été victime pendant près d’un mois d’une fâcheuse méprise… à cause de son nom visiblement. Elle a tout simplement été censurée sur Facebook, l’algorithme du réseau social ayant décidé de supprimer sa page, rapporte Radio Mélodie le 12 avril. Comment cela est-il possible ? Tout simplement parce que ce fameux algorithmea confondu le nom de la ville avec l’insulte en anglais « bitch », que l’on peut traduire par « chienne » ou plus crûment par « conna*** ».

Auprès de France 3 Grand Est, la responsable communication de la commune, Valérie Degouy, a estimé ce choix de censure de la part du réseau social « surprenant ». « Je pense que les pages ont été hébergées sur un autre serveur, un autre data center, et je pense qu’elles sont dans un pays anglo-saxon et donc, l’algorithme traduit le terme Bitche et ne fait pas de différence avec l’insulte en anglais », a-t-elle avancé. Selon Radio Mélodie, la page de la municipalité avaitété dépubliée par Facebook le 19 mars dernier.

Des soucis déjà lors de la création de la page Facebook

Auprès d’elle, Valérie Degouy a indiqué avoir tenté à maintes reprises, dès lors, de joindre le réseau social pour faire appel de cette décision. « Il n’y a plus rien à faire. J’ai essayé en message privé sur la page Facebook France, j’ai laissé une dizaine de messages chaque jour. J’ai finalement été contactée pour me dire que ce n’était pas eux qui géraient, que si j’ai fait appel, je dois attendre la réponse de Facebook », a-t-elle ainsi expliqué.

Mais coup de théâtre, mardi 13 avril : l’Agence France-Presse a appris auprès de Facebook France que la page en question avait enfin été republiée. L’entreprise concède une « analyse incorrecte de la part de [ses] systèmes », qui bannissent automatiquement les insultes sur les comptes. La page de Bitche est conforme aux règles de la plateforme, précise-t-on.about:blanknull

Valérie Degouy avait par ailleurs révélé que lors de la création de la page de la commune sur le réseau social de Mark Zuckerberg, il y a plusieurs années, elle avait déjà rencontré des difficultés. « Pas moyen d’entrer le mot Bitche, c’était impossible. J’avais créé une page que j’avais appelée “Ville fortifiée”et par contre j’avais la possibilité après, dans la description, de dire que c’était la page officielle de la ville de Bitche et, en même temps, le nom d’utilisateur c’était “Ville de Bitche”À ce moment-là en 2016, c’était autorisé. »

« Mairie 57 230 »

Comme le relève France 3 Grand Est, le règlement de Facebook indique qu’une dépublication est possible à la suite d’une « violation des conditions applicables aux pages » du réseau social. Parmi les violations possibles : « une expression de mépris, de dégoût ou de renvoi, une insulte »… Or, selon Valérie Degouy, lorsqu’elle tentait d’accéder à sa page, ilétait indiqué qu’aucune « restriction ou infraction » n’avait été commise, mais la page reste « annulée ». De quoi interroger la responsable communication.

D’autant que la commune n’est pas la seule à avoir été touchée. D’autres pages Facebook de sites touristiques du pays de Bitche ont été supprimées par l’algorithme. Parmi elles, le golf de la commune, ou encore la page « Les médiévales européennes de Bitche ». Ces suppressions ont été signalées par les administrateurs et dans leur cas, le souci semble avoir été résolurapidement. Pour éviter d’être à leur tour victime de censure, d’autres communes du pays de Bitche ont, de leur côté, décidé de renommer leur page sur le réseau social, indique France Bleu Alsace. C’est le cas notamment de Rohrbach-lès-Bitche. Et en attendant un retour de la part de Facebook, la ville de Bitche s’étaitdotée d’une nouvelle page au nom bien moins aguicheur… « Mairie 57 230 ».

Par LePoint.fr, avec AFP