Covid-19: les chercheurs retracent «l’histoire» des variants et de leurs mutations

Covid-19: les chercheurs retracent «l’histoire» des variants et de leurs mutations

Depuis son apparition, le SARS-CoV-2 responsable du Covid-19 a muté de très nombreuses fois, conduisant parfois à l’apparition de variants dits « préoccupants ». Si les mécanismes de leur formation sont compris, une récente étude retrace « l’histoire » du P1, dit « brésilien ».

Au gré de sa réplication dans nos cellules, le coronavirus mute : des petites différences le plus souvent sans effet. Parfois, en revanche, celles-ci lui confèrent un avantage, comme une plus grande transmissibilité ou une plus grande résistance. Cela peut mener à un nouveau variant.

Dans le cadre de la pandémie de Covid-19, les variants du coronavirus interrogent : ils portent un nombre inhabituellement élevé de mutations. Une équipe de chercheurs brésiliens a donc essayé de savoir pourquoi et comment ces mutations sont apparues. Ils se sont intéressés au variant local, le P1 et sa famille, pour retracer son histoire. 

Les auteurs de l’étude ont ainsi découvert que toutes ces mutations n’apparaissaient pas subitement en une fois. Les prémices du variant P1 ont ainsi commencé à circuler dans l’État d’Amazonas dès le mois d’août 2020. Il était alors loin d’être aussi problématique qu’aujourd’hui. Les chercheurs estiment que c’est dans un second temps, parce qu’il a pu se diffuser dans une population pas suffisamment immunisée, que d’autres mutations sont apparues jusqu’à ce que le variant préoccupant que l’on connaît aujourd’hui finisse de s’assembler. Il a pu ensuite se répandre dans le monde entier. Une nouvelle preuve qu’une circulation intensive du virus favorise l’apparition des variants.

Efficacité des vaccins contre le variant indien

En plus du variant brésilien, c’est celui apparu en Inde qui inquiète le plus depuis quelques semaines. La revue Nature se fait écho de plusieurs études menées pour déterminer l’efficacité des vaccins contre lui.

Pour y parvenir, les chercheurs ont testé en laboratoire l’efficacité des vaccins à ARN (Pfizer/BioNTech et Moderna). Les résultats confirment ce qui était pressenti : ce variant est effectivement plus résistant. Les anticorps générés par ces vaccins sont en effet moins efficaces contre le variant indien que contre la souche « historique ». Ils conservent tout de même une efficacité, notamment pour prévenir les formes graves du Covid-19. Ce travail demande cependant une confirmation hors laboratoire, en vie réelle. Il montre également, selon ses auteurs, la nécessité d’accélérer le rythme de la vaccination partout dans le monde. Ils y voient une preuve de plus : plus le virus circule, plus il peut muter et générer de nouveaux variants.

Allègement des mesures sanitaires aux États-Unis

Les exemples s’accumulent : l’épidémie recule effectivement dans tous les pays qui sont bien avancés dans leurs campagnes de vaccination. Nouvelle illustration aux États-Unis : les 50 États observent une baisse du nombre de cas et la mortalité est descendue à des niveaux jamais observés depuis mars 2020. Le CDC, le centre de contrôle des maladies, a ainsi émis de nouvelles recommandations. Les personnes complètement vaccinées, dans les États qui l’autorisent, peuvent retrouver une vie presque normale et s’affranchir la plupart du temps du masque et des règles de distanciation sociale.

Pour certains, ces recommandations arrivent tard, mais selon les autorités sanitaires américaines, il fallait s’assurer qu’en plus de protéger les personnes, la vaccination empêchait le portage et donc la transmission du virus. C’est effectivement le cas, au moins pour les vaccins à ARN, selon le CDC qui estime que la science est formelle sur ce point

Nouvel essai décevant pour un traitement

Si la vaccination contre le Covid-19 est efficace, le traitement contre la maladie se fait toujours attendre. Le Lancet publie un résultat de l’essai britannique Recovery sur l’utilisation de plasma de personnes convalescentes pour soigner celles atteintes du Covid-19. Il confirme ce qui était pressenti : cela ne marche pas. Les chercheurs n’ont pas observé de différence significative entre le groupe qui a reçu ce traitement et celui qui a reçu les soins habituels. La mortalité et l’évolution clinique sont similaires.

Plus d’un an et demi après, on ne sait donc toujours pas soigner le Covid-19. À ce jour, seuls les corticoïdes permettent de réduire un peu la mortalité des personnes atteintes de formes sévères de la maladie.

  • RFI