🇲🇷 Horreur en Mauritanie : plus de 100 corps de migrants repêchés en mer

🇲🇷 Horreur en Mauritanie : plus de 100 corps de migrants repêchés en mer

Une tragédie se joue sur les côtes mauritaniennes. Depuis le début de l’année 2025, plus de 100 corps de migrants ont été retrouvés en mer, révélant l’ampleur du drame migratoire dans la région et soulevant de vives tensions diplomatiques.

Une route mortelle vers l’Europe

Depuis plusieurs mois, la Mauritanie, pays stratégique sur la route migratoire vers les Canaries espagnoles, fait face à un afflux massif de migrants venus de divers pays d’Afrique de l’Ouest. Beaucoup tentent de rejoindre l’Europe par voie maritime, au péril de leur vie.

Ce jeudi, le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Merzoug, a déclaré lors d’une visite à Bamako que plus de 100 corps avaient été repêchés en mer depuis janvier. En 2024, ce chiffre atteignait déjà les 500 victimes. “C’est une tragédie humaine que nous devons affronter ensemble”, a-t-il affirmé.

Réseaux criminels et expulsions controversées

Le ministre a attribué cette hécatombe aux “réseaux criminels” qui exploitent la détresse des candidats à l’émigration. Il a appelé à “combattre ces réseaux” et à favoriser une migration régulière et encadrée, dans le respect des lois et des accords bilatéraux.

Dans le même temps, les autorités mauritaniennes ont intensifié les expulsions de migrants en situation irrégulière, ciblant notamment des ressortissants du Sénégal, du Mali, de Côte d’Ivoire et de Guinée. Ces expulsions ont suscité l’indignation, notamment à Bamako.

Tensions diplomatiques avec le Mali

Fin mars, le gouvernement malien a dénoncé des violences et des traitements inhumains subis par ses citoyens expulsés de Mauritanie. Il a exigé l’arrêt immédiat de ce qu’il qualifie de “violation flagrante des droits humains”.

Lors de sa visite à Bamako, M. Ould Merzoug a rencontré le ministre malien Abdoulaye Diop ainsi que le chef de la junte, le général Assimi Goïta, pour discuter de la gestion commune des flux migratoires. Il a tenté de calmer les tensions : “Un Malien qui arrive en Mauritanie est chez lui, tout comme un Mauritanien qui se rend au Mali.”

Des arrestations dénoncées par les ONG

Des associations comme SOS Esclaves dénoncent depuis plusieurs semaines des rafles brutales de migrants dans les rues mauritaniennes. Les autorités, elles, parlent d’opérations de routine visant uniquement les personnes non enregistrées, sans fournir de chiffres.

Située sur la côte Atlantique, la Mauritanie reste un point de passage crucial pour de nombreux migrants africains qui espèrent rejoindre l’Europe. Mais pour beaucoup, ce voyage vers un avenir meilleur se transforme en cauchemar.