🇲🇱 Mali : accord pour une intégration de 26.000 ex-rebelles dans l’armée

🇲🇱 Mali : accord pour une intégration de 26.000 ex-rebelles dans l’armée

Selon un communiqué du gouvernement, les autorités de transition maliennes sont tombées d’accord avec des groupes armés pour l’intégration de 26.000 ex-rebelles dans l’armée. Ces mouvements avaient, quelques années auparavant, ratifié un accord pour la paix dans le nord du pays. Cette incorporation doit se dérouler en « deux tranches de 13.000 ex-combattants. »

L’Etat malien et les groupes armés ont décidé de « l’intégration de 26.000 ex-combattants » dans l’armée, apprend un communiqué du gouvernement, daté du vendredi 5 août.

Une décision qui intervient à l’issue d’une réunion tenue à Bamako toute la semaine en présence du premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, de représentants des groupes armés et de l’Algérie.

Cette intégration doit se faire « en deux tranches de 13.000 (ex-combattants) dont la première est répartie selon le quota ayant fait l’objet d’un consensus entre les deux parties« , présente le communiqué sans plus de détail. La date du début de l’opération n’a pas été dévoilée.

La seconde tranche va s’étaler « sur une période de deux ans, notamment 2023-2024.« 

Création d’une « commission ad hoc »

En outre, les parties conviennent de la « création et l’opérationnalisation d’une commission ad hoc » chargée notamment de formuler des propositions « pour la gestion au cas par cas des hauts cadres civils et militaires des mouvements signataires« , pour leur intégration dans « la chaîne de commandement ». Cette commission doit être mise en place « dans le meilleur délai.« 

Almou Ag Mohamed, un porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), l’ex-rébellion à dominante touareg, a confirmé que son mouvement avait « accepté l’offre de gouvernement » pour mettre en place cette commission et « parler du problème de la chaîne de commandement » au sein de la future armée nationale reconstituée.

« La question concerne évidemment nos gradés. Quelle sera leur place dans la prochaine armée. Tant que ce problème ne sera pas réglé, on ne pourra pas parler d’avancées significatives« , a déclaré vendredi à l’AFP Almou Ag Mohamed.

Appel du pied de l’Algérie

La mise en œuvre de l’accord de paix, dit d’Alger, avec ses dispositions pour l’intégration des ex-combattants, ainsi que le redressement de l’autorité de l’Etat, sont considérés comme des composantes politiques indispensables à une sortie de crise au Mali.

Signé en 2015 par le gouvernement malien et des groupes d’ex-rebelles du nord du pays à dominante touareg, il prévoit un processus de cantonnement des combattants des mouvements signataires en vue de leur intégration à la fonction publique, y compris au sein de forces armées, ou de leur « désarmement, démobilisation et réinsertion » (DDR) dans la vie civile.

Cette intégration doit aboutir à une armée nationale restructurée, plus représentative des populations du Nord en particulier. 

Celle-ci doit ensuite se redéployer progressivement dans les principales villes du Nord sous la forme de bataillons mixtes composés à ratio égal des forces armées maliennes, des combattants de l’ex-rébellion et des groupes armés pro-gouvernement.

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a appelé, le 31 juillet dernier, la junte au pouvoir au Mali à appliquer l’accord d’Alger et à retourner à la légalité « dans les meilleurs délais« , en allant vers des élections.

Les colonels au pouvoir au Mali ont cédé, début juillet 2022, aux exigences des Etats ouest-africains pour un retour au pouvoir des civils. Ils ont publié une nouvelle loi électorale et un calendrier incluant une élection présidentielle en février 2024.

TV5MONDE