Washington impose des sanctions contre Moscou, accusé de cyberattaques et d’ingérences dans la présidentielle

Washington impose des sanctions contre Moscou, accusé de cyberattaques et d’ingérences dans la présidentielle

Il l’avait promis, il vient de le faire. Le président américain Joe Biden a décidé d’imposer une série de sanctions financières contre Moscou. Dix diplomates russes basés à Washington seront également expulsés. La Russie est donc punie pour des cyberattaques et des ingérences dans l’élection présidentielle de 2020 attribuées à Moscou. Le Kremlin a déjà promis une « réponse inévitable ». Mais ce qui est sûr, c’est que ces sanctions risquent de compliquer une rencontre entre Joe Biden et le président russe Vladimir Poutine, rencontre proposée par le chef de la Maison Blanche. 

Les représailles sont sévères, ce sont les plus lourdes depuis des années. Un décret signé par Joe Biden sanctionne 32 entités et personnes accusées par la Maison Blanche d’avoir tenté d’influencer au nom des autorités russes la dernière élection présidentielle américaine. Six sociétés russes de haute technologie sont également visées par les sanctions, elles auraient soutenu des cyberattaques menées contre les États-Unis.

Dix fonctionnaires de l’ambassade de Russie à Washington expulsés

Le décret interdit également aux banques américaines d’acheter directement de la dette russe que Moscou émettra à partir du mois de juin. En plus de ces sanctions financières, dix fonctionnaires de l’ambassade de Russie à Washington seront expulsés. Lors d’un entretien téléphonique mardi dernier, Joe Biden avait prévenu son homologue Vladimir Poutine de l’imminence de ces mesures, sans pour autant les détailler.

C’était une promesse du nouveau président américain, qui voulait punir la Russie pour une cyberattaque géante et son ingérence dans l’élection américaine de 2020, deux actions attribués à Moscou. Le Kremlin a dénoncé un comportement agressif et a promis une réponse « inévitable ». L’ambassadeur américain à Moscou a déjà été convoqué, pour une conversation que les autorités russes ont qualifiée de « difficile ».

Le Kremlin promet une réponse symétrique

C’est avec une certaine lassitude et sans émotion particulière que les autorités russes ont pris connaissance des nouvelles sanctions américaines, rapporte notre correspondante à Moscou, Jean-Didier Revoin. Certains responsables se sont montrés plutôt ironiques alors que le ministère russe des Affaires étrangères a promis une réaction rapide. Le Kremlin a promis une réponse symétrique.

C’est sans faire aucun commentaire devant les médias que l’ambassadeur des États-Unis en Russie a quitté le bâtiment du ministère des Affaires étrangères. Il y avait été convoqué pour un entretien difficile, selon la porte-parole du ministère, mais on ne connaîtra pas le détail de leur discussion.

Pour Maria Zakharova, une réponse russe est inévitable dans la mesure où ces sanctions démontrent, toujours, selon la porte-parole, que les États-Unis ne sont pas prêts à accepter la réalité objective d’un monde multipolaire, sans hégémonie américaine.

Dans un tweet, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a écrit : « Lors d’une conversation téléphonique avec le président de la Russie, @Joe Biden a exprimé son intérêt pour la normalisation des relations #RussiaUS, mais les actions de l’administration actuelle suggèrent le contraire. Les États-Unis ne sont pas prêts à accepter la réalité objective d’un monde #multipolaire ».

Quant à Dmitri Peskov, porte-parole de Vladimir Poutine, il a souligné que ces nouvelles sanctions ne facilitaient guère l’organisation d’une rencontre avec Joe Biden, proposée il y a deux jours seulement par Washington.

Certains responsables politiques ont tenté d’ironiser sur ces nouvelles sanctions américaines. Le gouverneur de Crimée a relaté les blagues qu’il échange avec ses collègues. On demande ainsi souvent à ceux qui ne figurent pas sur la liste des personnalités sanctionnées pour quel service de renseignement étranger ils travaillent. Une autre façon d’illustrer la forte dégradation des relations entre Washington et Moscou. 

RFI