Twitter suspend le compte de Donald Trump de façon permanente

Twitter suspend le compte de Donald Trump de façon permanente

Twitter a suspendu vendredi « de façon permanente » le compte de Donald Trump, évoquant les risques « de nouvelles incitations à la violence » de la part du président américain sortant, deux jours après les émeutes de ses partisans qui ont envahi le Capitole.

« Après examen approfondi des tweets récents de @realDonaldTrump et du contexte actuel – notamment comment ils sont interprétés (…) – nous avons suspendu le compte indéfiniment à cause du risque de nouvelles incitations à la violence » de la part du président américain sortant, a expliqué l’entreprise dans un communiqué.

Le compte suspendu de Donald Trump. [Keystone]

Jeudi, Facebook et d’autres services comme Snapchat ou Twitch ont aussi suspendu le profil du locataire de la Maison Blanche pour une durée indéterminée. Mais Twitter compte plus que les autres pour Donald Trump, qui y avait plus de 88 millions d’abonnés.

Le réseau social avait déjà accru les mesures de rétorsion mercredi, en supprimant plusieurs messages du chef d’Etat, au lieu de simplement les masquer avec des notes d’avertissements.

Le républicain n’a pas cessé de contester la validité de l’élection présidentielle, enfreignant donc les règles des principales plateformes sur le respect des processus démocratiques.

Le dernier tweet

Twitter avait ensuite suspendu son compte pendant douze heures avant de le réactiver jeudi, à la surprise générale, le président étant tenu en bonne partie responsable des violences de mercredi, qui ont choqué le pays et à l’étranger.

Probablement sans le savoir, Donald Trump a tiré sa révérence sur son réseau social favori le 8 janvier en annonçant faire l’impasse sur la prestation de serment de son successeur, Joe Biden.

« A tous ceux qui ont demandé, je n’assisterai pas à la cérémonie d’investiture le 20 janvier ».

Trop tard

Les critiques se sont multipliées toute la semaine contre les réseaux, jugés trop lents ou trop laxistes. Un nombre croissant de personnalités et d’organisations ont appelé à bannir le milliardaire des plateformes, de Michelle Obama au syndicat des employés de Google (pour YouTube, où le compte de Donald Trump est toujours actif).

Les décisions de Facebook et de Twitter, longtemps attendues, ont d’ailleurs été accueillies avec plus de colère et de mépris que de soulagement.

« Quand Twitter et d’autres agissent maintenant, c’est comme tous ces hauts responsables du gouvernement qui démissionnent à quelques jours de la fin (du mandat): c’est trop peu, trop tard », a regretté Angelo Carusone, président de l’ONG Media Matters for America. « S’ils avaient agi plus tôt, les horribles événements de mercredi auraient pu être évités. »

Donald Trump réagit et menace Twitter

« Nous ne serons pas réduits au silence », a protesté l’intéressé via le compte officiel POTUS (Président des Etats-Unis), à l’attention des « 75 millions de patriotes » qui ont voté pour lui.

Il a évoqué des représailles contre le réseau qui « interdit la liberté d’expression » et le possible lancement de sa propre plateforme dans un futur proche, à travers une série de messages immédiatement retirés par Twitter.

« Utiliser un autre compte pour éviter la suspension est contre nos règles », a expliqué un porte-parole de la société, qui va aussi prendre des mesures « pour l’imiter l’utilisation » des comptes gouvernementaux comme @POTUS et @WhiteHouse.

Par RTS.CH avec AFP