L’Otan préoccupée par les défis posés par la Chine et la Russie

L’Otan préoccupée par les défis posés par la Chine et la Russie

Les dirigeants de l’Otan se sont déclarés lundi « préoccupés » par les ambitions déclarées de la Chine et par « la menace grandissante » représentée par le renforcement militaire de la Russie, lors de leur sommet annuel à Bruxelles.

« Les ambitions déclarées de la Chine et son comportement affirmé représentent des défis systémiques pour l’ordre international fondé sur des règles et dans des domaines revêtant de l’importance pour la sécurité de l’Alliance », ont-ils affirmé dans les conclusions adoptées à l’issue du sommet, se disant « préoccupés » par les « politiques coercitives » de Pékin.

Ils ont par ailleurs exprimé leur préoccupation face au « renforcement du dispositif militaire de la Russie et par ses activités provocatrices, notamment à proximité des frontières de l’Otan ». « Tant que la Russie ne montre pas qu’elle respecte le droit international et qu’elle honore ses obligations et responsabilités internationales, il ne peut y avoir de retour à la normale », ont-ils averti.

Le président américain Joe Biden, qui participait lundi à son premier sommet de l’Otan après son élection, doit rencontrer mercredi le président Vladimir Poutine à Genève, dernière étape d’un périple en Europe pour un sommet du G7 au Royaume-Uni, suivi par le sommet de l’Otan et un sommet avec les présidents des institutions de l’UE mardi à Bruxelles.

Dans notre époque de compétition mondiale, l’Europe et l’Amérique du Nord doivent rester forts et unis au sein de l’Otan, spécialement à un moment ou des régimes autoritaires comme la Russie et la Chine défient l’ordre international basé sur le droit. Notre relation avec la Russie est au point le plus bas depuis la Guerre froide et les actions agressives de Moscou affectent notre sécurité ; nous garderons une position défensive forte tout en restant prêts au dialogue. L’influence grandissante et la politique internationale de la Chine sont des défis pour la sécurité de l’Otan. Les alliés s’accordent pour dire que nous devons affronter ces défis ensemble. Et que nous devons parler avec la Chine pour défendre nos intérêts sécuritaires.

Les alliés ont lancé la révision du concept stratégique de l’Alliance adopté en 2010 pour la préparer à faire face aux nouvelles menaces dans l’espace et le cyber-espace.

Soutenir l’Afghanistan

Ils se sont également engagés à soutenir l’Afghanistan après le retrait des derniers soldats de la mission de formation de l’Otan. « Consciente que l’aéroport international Hamid Karzaï est important pour qu’une présence diplomatique et internationale soit maintenue et pour que l’Afghanistan soit relié au reste du monde, l’Otan fournira un financement transitoire de manière à assurer la continuité des activités de cet aéroport », ont-ils promis.

La Turquie s’est déclarée prête à assumer la sécurité de l’aéroport de Kaboul, indispensable au maintien d’une présence occidentale en Afghanistan. Le président Recep Tayyip Erdogan a discuté des conditions de cette offre lors de ses entretiens bilatéraux avec le président Biden et avec le président français Emmanuel Macron.

Défense européenne

Dans le domaine de la défense européenne, « l’Otan reconnaît l’importance d’une défense européenne plus forte et plus performante. Le développement de capacités de défense cohérentes, complémentaires et interopérables, en évitant les doubles emplois inutiles, est essentiel dans nos efforts conjoints pour rendre la zone euro-atlantique plus sûre ». Mais « l’Otan reste le cadre transatlantique d’une défense collective forte et le forum essentiel pour les consultations et les décisions de sécurité entre Alliés ».

RFI (Avec AFP)