L’Afrique frappée par une troisième vague de Covid-19

L’Afrique frappée par une troisième vague de Covid-19

« À contre-courant d’une tendance mondiale à la baisse depuis début mai, la pandémie de Covid-19 a accéléré en Afrique pour la cinquième semaine d’affilée. C’est ce que constate Le Point Afrique notamment. La trajectoire des cas de Covid en Afrique est « très, très inquiétante », a estimé vendredi l’OMS, avec la diffusion de variants plus contagieux et un taux de vaccination dangereusement bas. Selon les données collectées par l’OMS, il y a eu en Afrique 116.500 nouvelles infections la semaine dernière, soit 25.500 de plus que la semaine précédente. (…) La République démocratique du Congo, la Namibie et l’Ouganda ont enregistré leur plus haut nombre de cas hebdomadaires depuis le début de la pandémie, souligne l’OMS, qui précise que cette hausse s’explique en grande partie par une météorologie saisonnière plus froide en Afrique australe et la propagation de variants plus contagieux. »

Ainsi l’Afrique du Sud reste le pays le plus touché par le virus. « Le président Cyril Ramaphosa a annoncé récemment, précise encore Le Point Afrique, un retour à des mesures plus strictes alors que les admissions à l’hôpital ont augmenté de près de 60 % au cours des deux dernières semaines. »

Le Niger intensifie sa campagne de vaccination

L’Afrique de l’Ouest reste moins touchée mais la menace est toujours présente…

Exemple au Niger, pointe Le Monde Afrique : « le ministre de la santé publique, Idi Illiassou Maïnassara, a annoncé mardi dernier le lancement d’une deuxième phase dans la campagne de vaccination qui sera ouverte à toutes les personnes majeures et sur l’ensemble du territoire. Le but de l’opération est de convaincre l’opinion publique de la « nécessité, pour tous, de se faire vacciner ». Les équipes de vaccination seront déployées dans les centres de santé publics, mais aussi dans les structures privées et au sein des quartiers pour atteindre le plus grand nombre. La campagne avait débuté dans le pays fin mars, précise encore Monde Afrique, grâce à un don chinois de 400.000 doses de vaccin Sinopharm. Le gouvernement a ensuite reçu 355.000 doses d’AstraZeneca via le mécanisme de solidarité international Covax. Le 14 juin, seules 14.000 personnes avaient été totalement vaccinées. »

L’Ouganda en difficulté

La situation en Ouganda est bien plus problématique, souligne Le Monde Afrique : « les services de santé font face à une pénurie d’oxygène et de vaccins. Certains hôpitaux, privés comme publics, ne sont plus en mesure d’accueillir de nouveaux patients atteints du Covid-19 en soins intensifs. « L’Ouganda est confronté à l’heure actuelle à un très grand défi », reconnaît la ministre de la santé Jane Ruth Aceng. Plus de « 8.000 bonbonnes d’oxygène » seraient aujourd’hui nécessaires « pour approvisionner tout le pays ». Côté vaccins, la centrale de distribution du pays, le National Medical Stores, a cessé d’approvisionner les établissements depuis le début de la semaine. Centres de vaccinations et hôpitaux ont été contraints de suspendre leur travail. »

« La production de vaccins en Afrique n’est pas une utopie »

Interrogée par Jeune Afrique, la ministre sénégalaise de la Santé, Awa Marie Coll-Seck, médecin, chercheuse et spécialiste de bactériologie, insiste sur l’urgence à renforcer les systèmes de santé sur le continent.

« On aura beau faire tous les progrès possibles dans la lutte contre les maladies, si en face on ne met pas en place un système solide avec du personnel formé, des infrastructures de qualité, des systèmes de surveillance et d’alerte, une chaîne logistique, des financements, des moyens répartis sur tout le territoire et pas seulement dans les grandes villes, il n’y aura pas d’amélioration. » alerte-t-elle. 

Et puis, poursuit Awa Marie Coll-Seck, il faut que l’Afrique arrive à produire un vaccin. « Le Sénégal possède au moins deux sites très avancés sur la question, dont l’Institut Pasteur de Dakar qui produit déjà des vaccins contre la fièvre jaune. D’autres sont très bien placés, comme l’Afrique du Sud ou les pays du Maghreb, et j’entends parler d’initiatives au Nigeria, au Rwanda, en Éthiopie… Je pense, conclut la ministre sénégalaise de la Santé, que si on commence en s’appuyant sur les pays qui possèdent déjà une compétence et des infrastructures et qu’on les aide à se renforcer, la production de vaccins en Afrique n’est pas une utopie. »

RFI