Démissions de Bah N’Daw et Moctar Ouane: le Mali sous la menace de sanctions

Démissions de Bah N’Daw et Moctar Ouane: le Mali sous la menace de sanctions

Les démissions du président Bah N’Daw et du Premier ministre Moctar Ouane, mercredi 26 mai, ne sont pas du goût de la médiation internationale, conduite par la Cédéao, qui avait déjà évoqué de possibles sanctions. Tout va très vite. Aucune décision n’a encore été annoncée, mais des sanctions pourraient rapidement être adoptées.

Les sanctions étaient brandies depuis lundi comme des menaces, les partenaires internationaux du Mali espérant toujours que la transition puisse reprendre son cours initial. Il n’aura pas fallu longtemps pour que cette perspective s’éloigne.

Réunis au sein du Comité local de suivi de la Transition, la Cédéao, l’Union africaine, la Mission des Nations unies au Mali mais également l’Union européenne, la France ou les États-Unis avaient averti et « rejeté par avance tout acte imposé par la contrainte, y compris des démissions forcées ».

Gel des avoir, suspension de l’UA, suspension des échanges commerciaux…

L’Union européenne se dit prête pour des « mesures ciblées », qui viseraient individuellement les personnes faisant obstacle à la transition. En clair, il pourrait s’agir d’un gel des avoirs et d’interdictions de voyager pour les militaires du CNSP et leurs collaborateurs. Côté Union africaine, en cas de coup d’État, le pays est censé être automatiquement suspendu des instances de l’Union, même si le cas du Tchad a récemment prouvé qu’il pouvait y avoir des exceptions.

Autrement plus gênantes sont les sanctions que pourrait décider la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cédéao) : au lendemain du coup d’État d’août dernier, elle avait suspendu les échanges commerciaux et financiers entre le Mali et les autres pays membres, ce qui avait durement pénalisé l’économie nationale.

Le colonel Goïta pressenti pour diriger la transition

Depuis Bamako, le correspondant de RFI, Serge Daniel, rapporte que le colonel Assimi Goïta a pris les choses en main. Selon l’entourage de Goodluck Jonathan, l’envoyé spécial de la Cédéao, l’une des options qui se dessine clairement est celle voyant le colonel Goïta lui-même diriger la transition. C’est la tendance qui se dégage.

Mais Assimi Goïta a besoin d’alliés. Comme il l’a dit au médiateur, il pense avant tout au M5, le mouvement qui a contribué à la chute de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta et qui, dans un premier temps, a été mis sur la touche par l’ex-junte. Le M5 devrait bientôt s’exprimer.

Reste aussi à déterminer le sort de Bah N’Daw et de Moctar Ouane. À Bamako, il se dit qu’ils pourraient être libérés prochainement. Le Mali doit en tout cas se préparer aux sanctions qui s’annoncent. Les Américains ont déjà suspendu leur aide militaire. La Cédéao, elle, va bientôt se réunir, tandis que les Européens montrent déjà leurs muscles. Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies devait se tenir dans la soirée de ce 26 mai.

RFi