Après l’Otan, Joe Biden rencontre les dirigeants de l’UE pour raviver les liens
Au lendemain du sommet de l’Otan, Joe Biden rencontre mardi les dirigeants de l’Union européenne, avec lesquels il souhaite renforcer la coopération dans les domaines du commerce, de la lutte contre le Covid-19 ainsi que du changement climatique.
Une rencontre pour raviver les liens transatlantiques, mises à mal par la présidence Trump. Le président américain Joe Biden rencontre, mardi 15 juin, les dirigeants de l’Union européenne afin d’apaiser les tensions commerciales et de lutter conjointement contre le Covid-19 et le changement climatique.
L’entretien prévu à Bruxelles entre le locataire de la Maison Blanche, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel, devrait aussi consister à affirmer la solidarité de l’Occident face aux défis représentés par la Russie et la Chine.
Dans la foulée du sommet du G7 puis du sommet de l’Otan, il s’agit pour Joe Biden d’une nouvelle opportunité pour redonner place au multilatéralisme après les tumultes des quatre années de mandat de Donald Trump.
Un projet de communiqué devant être publié à l’issue des discussions entre le président américain et les dirigeants de l’exécutif européen souligne que ceux-ci ont « une occasion et une responsabilité (…) de protéger la population, de lutter contre le changement climatique et de faire front pour la démocratie et les droits de l’Homme ».
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du premier premier voyage international de Joe Biden, qui s’achèvera, mercredi 16 juin, par un entretien avec le président russe Vladimir Poutine, à Genève.
Accord sur l’aéronautique
L’Union européenne et les États-Unis ont annoncé mardi un accord pour mettre un terme à 17 ans de conflit sur les aides publiques au secteur aéronautique, et permettre la suppression d’une partie des sanctions commerciales décidées pendant la présidence de Donald Trump.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a confirmé l’accord en début d’après-midi. « La réunion a commencé avec une percée sur les avions […]. Nous avions décidé conjointement de résoudre cette dispute. Aujourd’hui on a tenu promesse », a-t-elle déclaré, après l’arrivée du président américain Joe Biden à Bruxelles. Les deux camps s’opposent depuis 2004 à coups de procédures devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) au sujet des subventions reçues par Boeing côté américain et Airbus côté européen. De son côté, la France a salué un « bon accord » et a appelé à « conclure définitivement » ce conflit.
En mars, ils se sont entendus pour suspendre pendant quatre mois les droits de douane punitifs sur 11,5 milliards de dollars de marchandises, des vins européens au tabac américain, tout en continuant de rechercher les conditions d’un accord définitif.
Outre le conflit entre Airbus et Boeing, Bruxelles et Washington s’opposent sur une série d’autres dossiers, notamment celui des exportations d’acier et d’aluminium européens pour lequel l’UE souhaite un règlement d’ici décembre.
Réchauffement climatique
Les États-Unis et l’Union européenne annonceront également mardi, à l’occasion du sommet, une coopération plus étroite portant sur la lutte contre le réchauffement climatique. Ils éviteront toutefois de se fixer une date de fin pour l’utilisation du charbon, selon le projet de déclaration commune.
Le sommet marque le retour de la collaboration entre Bruxelles et Washington dans ce domaine, après que l’ancien président Donald Trump avait retiré son pays de l’Accord de Paris.
Le projet de déclaration évoque une alliance transatlantique orientée vers les technologies vertes et identifie la finance durable comme domaine propice à une collaboration plus étroite. Elle fait écho aux promesses tenues par les dirigeants du G7 ce weekend. Ils se sont engagés d’ici 2022, à l’échelle mondiale, à cesser de subventionner les centrales à charbon. Après la Chine, les États-Unis et l’UE sont respectivement deuxième et troisième plus gros émetteurs de CO2 au monde. Ils prévoient d’éliminer la majeure partie de ces émissions d’ici 2030.
Ils prévoient également « d’intensifier leurs efforts » pour tenir un engagement – déjà repoussé – pour subventionner les pays en développement, pour les aider à réduire leurs émissions de carbone et faire face au réchauffement climatique. Il n’y pas encore d’engagements fermes sur des montants précis, mais le Canada et l’Allemagne ont tous deux promis dimanche des milliards de dollars de nouveaux financements en faveur du climat.
En avril, les États-Unis se sont quant à eux engagés à doubler leurs financements d’ici 2024. Le bloc des Vingt-Sept, dans son ensemble, apporte les aides les plus importantes aux pays en développement – 21,9 milliards d’euros en 2019.
France 24 avec Reuters et AFP